Aronnax a écrit : ↑06 févr. 2024, 11:51
Bonjour à tous
Après avoir posté le message concernant les raisons qui pourraient avoir incité Bérenger Saunière à rester à RLC, malgré les injonctions de sa hiérarchie, l'ami Patrick Men Sior m'a indiqué que d'autres motifs devaient être, également, pris en compte.
- Désir de rester auprès des siens et de ses fidèles
- Volonté de rester sur place pour surveiller les derniers travaux et, surtout, de profiter de son domaine enfin achevé.
Pour ce qui concerne l'emplacement probable du dépôt où il se sera servi copieusement, je pense qu'il faut - une fois encore - raisonner logiquement et ne pas tomber dans les fantasmagories et autres thèses délirantes qui sont le marqueur de notre triste époque.
L'étroite proximité entre le lieu de vie de l’abbé Bérenger Saunière et l’endroit où il allait chercher les richesses destinées à lui rendre la vie plus agréable m’a toujours semblée d’une logique enfantine. Cependant, pour convenir d’une telle chose, il s’agit d’oublier notre mode de fonctionnement de terriens du XXI° siècle et remonter dans le temps. Un siècle nous sépare de la mort de Saunière ; si ces cent années ne constituent certes pas un grand saut dans le passé sur le plan de la chronologie, il convient plutôt de nous positionner sur celui des traditions et des us et coutumes locales ainsi que sur les stricts impératifs politiques, sociaux et religieux qui avaient cours à la fin du XIX° siècle.
Cette manière d’appréhender les choses étant particulièrement indiquée dans le contexte agité de la III° République et des tensions existant entre l’Eglise et l’Etat, notamment en Occitanie. N’oublions pas que l’abbé, en cette fin du XIX° siècle et à l’instar de tous ses confrères, était tenu de se vêtir, en toutes circonstances, de la soutane « réglementaire » (voire du chapeau qui coiffait les hommes d’église). Je l'imagine mal aller s’aventurer dans des cavités montagneuses ou ramper dans des boyaux souterrains humides et terreux affublé de telle manière.
S’il avait du marcher de longues heures et user d’acrobaties dangereuses, en plein été audois ou bien sous des pluies battantes, avec une tenue si peu adéquate, nul doute que les paroissiens auraient remarqué son drôle d’aspect, bien peu compatible avec sa fonction, à son retour d’expédition et s’en seraient fait l’écho, surtout ses détracteurs... et il en comptait quelques uns, ne l'oublions pas
De plus, les curés de l’époque étaient dotés du même matériel que le commun des mortels et ils ne pouvaient s’éclairer, la nuit, qu’au moyen de chandelles ou de lampes à pétrole de type « Tempête ». Pouvons-nous sérieusement imaginer le prêtre de Rennes-le-Château, à la nuit tombée, sortir subrepticement du presbytère, une pauvre lampe en main, et se diriger en pleine campagne pour aller y recueillir une manne providentielle.
Il aurait pu profiter d’une belle nuit de pleine lune m’objectera t’on, mais je ne le pense pas. À cette époque, les habitants du village étaient, dès la nuit tombée, constamment aux aguets ; de fait, les allées ou venues nocturnes - surtout celles du curé - devaient être perpétuellement sous surveillance. Au moindre bruit, peureux, curieux et chiens de garde devaient sonner l’alerte et les fusils quitter promptement les râteliers ou les hottes de cheminées.
Un curé en plus, pensez donc s’il avait les coudées franches au temps du « petit père Combes ». C’est bien pour cette raison que les promenades avec une hotte sur le dos au ruisseau de Couleurs ou les balades à la nuit tombante sur les hauteurs du Serbaïrou me semblent relever de la « belle histoire ».
Enfin ! On ne pourra jamais empêcher les crapahuteurs de salons et les explorateurs de carte IGN de refaire l'histoire... à la sauce Dan Brown.